mardi 2 juin 2015

Voyage au coeur de l'horreur

Il y a des livres qui marquent. Et quand j'utilise le verbe marquer, je veux vraiment dire atteindre l'âme. Profondément.
Je ne saurais dire pourquoi les récits écrits me touchent plus que les films ou les reportages vidéos. Peut être est-ce l'usage du je, peut être est-ce que je prends plus le temps de lire alors que les vidéos passent vite, peut être parce que je ne peux pas fermer les yeux sur ce que je ne veux pas voir...

Car Si c'est un homme est le récit autobiographique de Primo Levi, rescapé de l'holocauste.

Je voudrais garder toujours le souvenir de ce livre, son intensité, son histoire, son horreur.

C'est véritablement bouleversant de lire un tel témoignage.
Durant un an de captivité, Primo Levi se sera battu pour vivre, sans pourtant avoir nul espoir de sortir un jour vivant de cet enfer. Jour après jour, il se sera battu pour survivre, alors que la vie qu'on lui faisait vivre n'avait rien d'humain. A chaque instant, il aura enduré la faim, le froid, la souffrance et l'humiliation.

En lisant ce témoignage, je faisais une pause toutes les 10 pages. Le temps d'assimiler ce que je venais de parcourir et de me préparer à la suite. Le temps de réfléchir aussi...

Dans notre société encore si violente et si haineuse, quelles dispositions pouvons-nous prendre pour apporter la paix ?

jeudi 26 février 2015

Et vous, vous lisez quoi en ce moment ?

De mon côté, pour braver le froid, j'ai opté pour de la littérature nordique ! Accompagnée, bien entendu, par du classique ! 

mercredi 17 décembre 2014

Citation du jour

“La vie? Un rien l'amène, un rien l'anime, un rien la mine, un rien l'emmène.”
― Raymond Queneau

lundi 1 décembre 2014

Voyages intérieurs #2

Le voyage continue et cette fois nous partons loin puisque L'enfant au bout de la plage de Linda Olsson prend place en Nouvelle Zélande.

Comme dans un autre livre que j'avais adoré, Les chaussures italiennes, le personnage principal a quitté l'agitation de la ville au profit d'une vie isolée. Il s'agit ici d'une cinquantenaire divorcée qui n'a jamais vraiment réussi à créer de lien avec le monde extérieur. Fatiguée de son ex-mari et de sa vie de médecin, elle choisit donc de tout quitter pour vivre au bord d'une plage néo-zélandaise.
Malgré sa forte volonté de rester seule et loin de la civilisation, la rencontre inopinée avec un petit garçon battu vient tout bouleverser et remettre en question.

C'est avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité que l'auteur nous décrit le cheminement intellectuel de cette femme qui, peu à peu, se réconcilie avec sa propre histoire pour enfin réussir à s'ouvrir à "l'autre".

On y vit une belle réflexion sur ce qui mène certains à vouloir tout quitter d'un jour à l'autre. L'auteur nous montre bien aussi comment le passé resurgit toujours, et que vouloir le fuir est illusoire. C'est fin, doux, fluide... mais pas léger, au contraire.

Seule ombre au tableau, quelques épisodes sont peu tirés par les cheveux, ce qui m'a empêchée de me projeter tout à fait avec l’héroïne. Mais sinon c'est un livre que je recommande à tous ceux qui souhaiteraient se replonger dans le rythme des vacances et quitter un peu le temps pluvieux de l'hiver français ;)

lundi 14 juillet 2014

Aventures littéraires et voyages intérieurs

Ce n'est pas pour rien que j'ai nommé ce blog "aventures littéraires". Ce que l'on vit avec un livre peut être une expérience à part entière. On entre dans le quotidien de personnes totalement étrangères au départ, on se prend d'affection pour certaines d'entre elles, on en déteste d'autres. On vit avec elles des tranches de vie que l'on n'aurait pas pu vivre ailleurs. La fin est souvent un déchirement. Je parle des meilleurs livres bien sûr. Et dans ce registre, un de ceux que j'ai lus récemment vient directement se glisser en 2ème position de mon top des meilleurs livres de tous les temps : Belle du Seigneur, d'Albert Cohen.


Je me suis lancée dans cette aventure comme un défi. 1100 pages pour quelqu'un d'aussi impatient que moi... J'avais l'impression de me lancer dans un marathon en m'étant entraînée au 100m.
En plus, le ”début” (i.e. les 100 premières pages) ne fait rien pour aider et ressemble plutôt à une ligne de départ qui serait placée en pleine côte !
De grandes (très très grandes) descriptions, des pages entières retranscrivant le fil de pensées de l'héroïne, de l'action presque inexistante. Il faut s'accrocher.

Cependant il en fallait plus pour me décourager. Ce que j'aime le plus dans un livre, ce n'est pas tant l'histoire que la façon de la raconter. Et là, l'originalité du style m'intriguait, me surprenait, et me tenait définitivement en haleine. 

Petit à petit, j'ai pris le rythme du livre. Je me suis laissée bercer par les longues réflexions d'Ariane dans son bain et j'ai pris goût aux longues complaintes torturées de Solal (par ailleurs très instructives sur la psychologie masculine). Tout est si minutieusement décrit que, mieux que l'impression d'être avec eux, on a l'impression d'être eux. C'est franchement déroutant mais tellement incroyable en même temps.

Albert Cohen manie les mots si bien que j'avais parfois l'impression d'écouter de la musique. Tout est si bien accordé, si bien orchestré. Impossible de ne pas se laisser séduire.

J'avoue tout de même quelques moments de faiblesses lorsque certains soirs, fatiguée, j'ai sauté les pages de passages plus difficiles... Il faut dire qu'Albert Cohen ne nous ménage pas et nous entraîne parfois dans les tréfonds du mal-être du personnage principal. 

Quoiqu'il en soit, ce livre m'a touchée. Plus que cela, même. Il m'a fascinée. Je garde en mémoire des moments où l'émotion était si palpable que je ne pouvais plus avancer. Je relisais et relisais encore des paragraphes et je me disais : mais comment est-ce possible d'être assez génial pour écrire des choses pareilles ??

Bref.
Il y eût un avant. Et il y eût un après.

Dois-je encore vous convaincre de vous lancer dans l'aventure ?

PS : Pour en savoir plus sur le livre, l'histoire et l'auteur --> je vous laisse voir ça avec wikipédia !
PPS : Non je n'ai pas mis 6 mois à lire ce bouquin, je n'ai juste plus d'ordinateur pour écrire...