mardi 20 novembre 2012

Le best du best

Certains me connaissent sur la toile sous le pseudonyme de "Lamélie". Cela parait anodin comme ça, mais c'est pourtant une référence littéraire. La connaissez-vous ?

Attention, révélation !

Il s'agit d'un personnage de mon livre favori de tous les temps : Les fleurs bleues de Raymond Queneau. Je l'ai lu 5 ou 6 fois et il fut même un temps où je l'emportais partout avec moi, au même titre que mon portefeuille ou mon parapluie.

Lamélie y est un personnage un peu bêbête, ce n'est donc pas par identification à elle que j'ai choisi son prénom comme pseudonyme, mais plus pour la référence au livre dans son ensemble.

Tout le livre tourne autour de personnages loufoques : d'un côté le duc d'Auge, seigneur sanguinaire et très vulgaire, qui traverse les siècles en compagnie d'un cheval qui parle. Et d'un autre coté, Cidrolin, qui vit sur une péniche et passe sa vie à boire du jus de fenouil et à faire des siestes. Dès que l'un dort, c'est de la vie de l'autre dont il rêve. Et le livre passe ainsi de l'un à l'autre, sans forcément de grandes transitions.

Il faut aimer les choses absurdes pour apprécier ce livre. Un ami m'a dit un jour "lorsque j'ai lu Les fleurs bleues, je me suis demandé si Queneau était un imposteur ou un fou. J'ai conclu que c'était un génie."
Il est vrai que son style est déroutant. Fin connaisseur de la langue française, l'auteur prend pourtant beaucoup de libertés et passe d'un langage très désuet à des néologismes sortant tout droit de son imagination. Se souciant peu des conventions, il n'hésite pas à bousculer toutes les règles de l'orthographe et de la grammaire si cela lui chante. (Il nous avait d'ailleurs déjà fait le coup dans Zazie dans le métro et son fameux "doukipudonctan").

Mais tout cela se fait avec tant de dextérité que j'ai du mal à comprendre qu'on ne puisse pas être séduit. J'ai été, personnellement, pliée de rire à de nombreuses reprises, ce qui m'a valu d'ailleurs de nombreux regards obliques dans les transports ! Mais peu importe, ce livre est un bijou.

Petit extrait mettant en scène Lamélie :


A la terrasse du café, des couples pratiquaient le bouche à bouche,
et la salive dégoulinait le long de leurs mentons amoureux ;
parmi les plus acharnés à faire la ventouse se trouvaient Lamélie et un ératépiste,

Lamélie surtout, car l'ératépiste n'oubliait pas de regarder sa montre de temps en temps vu ses occupations professionnelles.

Lamélie fermait les yeux et se consacrait religieusement à la languistique.


(Pour information, un ératépiste n'est autre qu'un agent... de la RATP !!)

Ça donne envie d'en lire plus, non ?

3 commentaires:

  1. oui, cela donne envie de lire ce livre... très drôle !

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  2. Surprenant cet ératépiste qui regarde l'heure pour ses occupations professionnelles: il doit probablement regarder l'heure de peur d'arriver trop tôt à son travail?

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