mardi 26 février 2013

Ces "héros" qui nous dérangent...

Ces derniers temps, j'ai lu deux livres très différents mais qui se rejoignent sur un point : je me suis rarement aussi peu identifiée à leurs personnages principaux. 

De prime abord, rien ne semble rapprocher ces deux ouvrages. L'un, autobiographique, relate la captivité mouvementée d'une bien célèbre femme politique de Colombie. L'autre, un roman suédois, nous raconte une aventure qui se situe davantage dans le coeur des personnages que dans leurs agissements.

*** Même le silence a une fin, Ingrid Betancourt : la déception ***

Je crois que c'était la première fois que je me laissais tenter par un récit autobiographique... Et ça ne m'a pas plu. Du tout. Je pensais que ma curiosité de connaitre des faits réels prendrait le pas sur la qualité de l'ouvrage en lui-même. Car ce que j'attends d'un livre est de m'évader et, surtout, d'avoir le plaisir de savourer chaque mot, choisi par l'auteur comme un compositeur choisi chaque note.

Mais lorsque l'histoire traite d'un enlèvement pendant 7 ans par les FARC de Colombie, le voyage est d'emblée compromis. Dans ce type d'histoire, il est impossible de se projeter avec l'héroïne dans son aventure. L'imaginaire n'y a pas sa place. Essayer de se figurer soi-même au milieu de la jungle hostile de Colombie, ce serait presque trahir l'auteur et l'horreur qu'il a pu vivre.

Ce livre m'a donc procuré plus de frustration que de plaisir. Frustration accentuée par le fait que l'auteur n'étant pas écrivain, son style n'est pas des plus agréables.


*** Les chaussures italiennes, Henning Mankell : la révélation ***

Après une lecture tumultueuse, rien ne vaut un roman plein de douceur pour retrouver le bonheur de lire. Et pourtant, j'ai également eu au départ des difficultés à me projeter dans l'univers du héros. Comment avoir de l'affection pour un homme qui vit sur une île entourée de glace sur laquelle il s'est reclus pour fuir des responsabilités qu'il ne voulait pas assumer ?

Mais la plume de l'auteur est d'une finesse incroyable. Et j'ai rapidement été comme envoûtée par cette histoire qui ne ressemble à aucune autre... un passé qui nous rattrape, des sentiments enfouis qui resurgissent, des langues qui se délient et des yeux qui s'ouvrent... Les chaussures italiennes fait partie de ces romans qui vous touchent à l'intérieur et vous laissent une trace. Pour reprendre la comparaison avec le compositeur qui choisit chaque note, je dirais qu'Henning Mankell est un virtuose des mots. Comme si chacun d'eux était pesé et placé minutieusement là où il doit être, pour former, à la fin, une harmonie parfaite.

Je recommande donc chaudement Les chaussures italiennes, à tous ceux qui, comme moi, entendent des musiques lorsqu'ils lisent des livres !

1 commentaire:

  1. J'ai personnellement lu ces deux livres, et les ai beaucoup appréciés, l'un comme l'autre, bien qu'à mon sens, ils n'aient pas grand chose de commun. Dans "Même le silence a une fin", j'ai été impressionnée par la personnalité d'Ingrid Betancourt, son courage et surtout son esprit de résistante et de femme libre. Bien que prisonnière, elle a su rester libre dans sa tête, se faisant un point d'honneur à ne pas pactiser avec ses geoliers et à garder ses rèves d'évasion et de liberté. A mes yeux, une grande dame, qui a su rester "droite dans ses bottes". J'ai dévoré son livre...
    Quand aux "chaussures italiennes", je partage complètement ton avis sur ce livre que j'ai également beaucoup aimé pour son univers et la personnalité du personnage principal..
    Deux livres différents, à conseiller..
    Catherine

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